Douleur vulvaire

LES DOULEURS VULVAIRES COMPLEXES

(DYSESTHESIES VULVAIRES)

Pourquoi la douleur ?

La douleur aiguë est une sensation normale, inconfortable, déclenchée par le système nerveux pour nous alerter sur un éventuel problème. Par exemple, elle arrive lorsque nous nous blessons ou lorsque nous développons une infection. Cependant, la douleur chronique est différente. Elle peut persister longtemps après que la cause ait disparu. Certaines personnes souffrent de douleurs chroniques sans qu'il n'y ait jamais eu de blessure ou de cause identifiable.

Comment se présente la vulve ?

Elle est constituée des petites lèvres entourant l'orifice du vagin, entourées par les grandes lèvres à l'extérieur. La partie située autour et en bas du vagin s'appelle le vestibule.

En quoi consistent les douleurs vulvaires ?

Ces douleurs peuvent être modérées ou importantes, occasionnelles ou constantes. Elles rendent les rapports sexuels difficiles ou impossible. L'usage de tampons peut aussi s'avérer douloureux. Un simple effleurement ou attouchement de cette région peut parfois provoquer des douleurs importantes. La douleur peut être due à une infection, à une maladie de la peau ou à une excroissance visible. Si vous constatez quelque chose d'anormal, il faut le signaler à votre médecin. De nombreuses douleurs vulvaires sont constatées sans que l'on puisse voir quelque chose d'anormal sur la peau. Actuellement, ces douleurs sont classées en douleurs vulvaires localisées ou généralisées (dysesthésies vulvaires).

Quelle est la cause de ces douleurs ?

Actuellement, personne ne connaît réellement la cause de ces douleurs. Elles peuvent être la conséquence de traumatismes, de traitements ou d'infections chroniques ou à répétition. On pense actuellement que l'origine de ces douleurs est liée à une hypersensibilité des terminaisons nerveuses de cette région. Ce problème peut être inné ou acquis. Cela se traduit par une sensation d'irritation, de démangeaison ou de brûlure. D'autres problèmes de ce même type peuvent être associés sous forme de douleurs de la vessie, du côlon ou au niveau de la bouche.

Quels sont les symptômes ?

Les patientes ont des relations sexuelles difficiles et douloureuses. L'utilisation d'un tampon peut s'avérer impossible. La plupart de ces femmes ne peuvent pas porter des pantalons serrés ou faire de la bicyclette. Parfois les douleurs sont spontanées sans que l'on touche la région en question et peuvent varier durant le cycle menstruel.

Qu'est-ce que votre médecin peut constater ?

RIEN ! La vulve et le vagin sont d'aspects normaux.

Comment faire le diagnostic ?

Avant que le diagnostic correct soit posé, plusieurs analyses doivent être effectuées. Il est possible de prélever un petit morceau de peau (biopsie) ainsi que des sécrétions vaginales afin d'effectuer différentes cultures pour la recherche d'infections. Seuls l'examen et l'histoire de la patiente permettront de poser le diagnostic. L'examen consistera en une inspection de la vulve en testant toutes les régions de la peau à l'aide d'un Q-tip pour déterminer où se situent exactement les douleurs.

Comment traiter ces douleurs ?

La plupart des patientes se sentent déjà rassurées lorsque le diagnostic est posé. Le succès dépend de l'association de plusieurs traitements mais ceux-ci varient beaucoup d'une patiente à une autre. Un arrêt temporaire des rapports sexuels est souvent souhaitable et une discussion au sein du couple est nécessaire (parfois avec l'aide d'un professionnel). L'utilisation d'un lubrifiant (gel, huile) lors de tous rapports sexuels ainsi que la suppression de tout irritant (savons, tampons, serviettes, pantalon) au niveau de la vulve reste toujours conseillée.

On peut utiliser des anesthésiques locaux pour une durée limitée et plusieurs médicaments sont à disposition pour diminuer la sensibilité douloureuse de cette région. Ces médicaments sont issus des traitements antidépresseurs mais utilisés à très faibles doses. D'autres traitements peuvent y être associés comme la physiothérapie, l'acupuncture, les régimes alimentaires à faible teneur en oxalates et d'autres encore sont en évaluation. La chirurgie (vestibulectomie) peut être envisagée mais en dernier lieu et pour certaines patientes seulement.

Que pouvez-vous faire ?

Le diagnostic correct est très important. N'effectuez pas de diagnostic vous-même. Il est important d'être suivie par un médecin et/ou une équipe attentive à ce genre de problème. Il est toujours utile de vous informer par tous les moyens possibles (lecture, Internet, discussion). Une gestion quotidienne de votre vie privilégiant la relaxation et une réduction du stress vous aidera probablement aussi.

Adapté de la Société Internationale de l'Etude des Maladies Vulvovaginales (ISSVD), 12/2003.